En 1688 éclate la guerre de la Ligue d’Augsbourg, ou guerre de neuf ans, qui opposera le Royaume de France et une alliance de pays européen, composée entre autre du Saint Empire, des Royaumes d’Angleterre, d’Espagne ou de Suède. Les belligérants changent alors de position quant à la flibuste, qui est de nouveau autorisée. Les capitaines de navires sont alors des bourgeois, tandis que le reste de l’équipage est forcé de vivre une vie misérable. Des mutineries éclatent et de nombreux flibustiers se tournent vers la piraterie, qui leur semble plus profitable et honorable.

 

En 1701, éclate un nouveau conflit, la guerre de Succession d’Espagne, permettant aux flibustiers de continuer leurs activités. En parallèle ont lieux à cette époque des amnisties massives de condamnés afin de ne pas avoir à créer de nouvelles prisons. Beaucoup choisiront alors de devenir pirates. En 1713, lorsque est signé le traité d’Utrecht mettant fin à la guerre de Succession d’Espagne, les flibustiers se retrouvent sans emploi et ne disposent plus des traitements de faveurs accordés par l’Etat. Le nombre de pirates augmente alors rapidement jusqu’à atteindre son apogée. Le véritable âge d’or de la piraterie commence.

 

Après la signature du traité d’Utrecht, en 1713, les flibustiers font face à un terrible dilemme : renoncer à la vie de pirate, rentrer dans leur pays et y vivre une vie misérable, ou bien continuer d’exercer illégalement une activité de piraterie. Beaucoup choisiront la deuxième option. En revanche, la plupart d’entre eux ne s'attaqueront pas à des navires de leur royaume, bien qu’une répression identique à celle mise en place avant la guerre de la Ligue d’Augsbourg.

 

De nombreux pirates, initialement présents dans les caraïbes, vont trouver refuge dans des iles de l’océan indiens, notamment Madagascar et l’ile de la réunion. Cette dernière, aussi appelée île Bourbon appartenait au Royaume de France et n’était peuplée que de quelques colons qui y cultivaient du sucre ou du café-. Connue des pirates depuis la fin du 17e siècle, elle leur permettaient de se ravitailler en vivres et en eau douces.

 

A l’époque, on estime qu’environ 2500 pirates sont en activité. Ils se radicaliseront en réponse aux mesures prises par les Royaumes. Les pirates ne sont plus seulement d’anciens flibustiers, mais aussi d’anciens marins, pêcheurs ou même bûcherons. Ce sont des marginaux, qui n’ayant rien à perdre se laissent tenter par les récits que l’on entends dans les tavernes.

 

C’est également à cette époque que naît une sorte de culture parmi les pirates, qui sont fiers de leur identité. Laissez moi vous en faire un rapide portrait : Ennemis de toutes les nations, les pirates donnent naissance à une micro société égalitaire et même démocratique, à une époque où la monarchie est omniprésente.

 

La tyrannie est proscrite à bord des navires, et les capitaines sont élus par les marins lors d’assemblée générale, afin d’écarter les tentatives de mutinerie. Les butins sont partagés, en parts égales, que le pirate soit capitaine ou simple mousse. Les pirates étant opposés au racisme, il n’était pas rare de trouver à bord des navires des membres d’équipage africains ou même amérindiens. Certains capitaines étaient même des femmes, ce qui est remarquablement moderne pour cette époque, même si leur présence sur un navire était vu comme un mauvais présage par les autres équipages.

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Bien que la plupart des films ou livres de notre culture décrivent les pirates comme des hommes des mers sanguinaires, le mythe se trouve bien loin de la réalité. Si certains prenaient un malin plaisir à tuer, voire à torturer, à l’image de Black Bart, d’autres évitaient de verser le sang lorsque ce n’était pas nécessaire. On raconte même que certains pirates avaient coutumes de demander aux équipages des navires la façon dont leur capitaine les traitait. Si celui ci ne se comportait pas en tyran, il était relâché, avec son navires et son équipage. Dans le cas contraire, il arrivait qu’il soit tué.

 

Des pirates tels que Barbe Noire ou Rackham le Rouge se font alors connaître un peu avant 1720. Si ces derniers vous intéressent, vous pourrez en apprendre plus à leur sujet en vous servant de la carte interactive ! A cette même époque, les pirates auraient été à l’origine de l’attaque de plusieurs milliers de navires, dont quelques centaines auraient été coulées. La répression mise en place par les nations devient terriblement violente. 

 

Entre 1720 et 1722, sur l'île de la Réunion, qui ne possède pas les moyens de mettre en place une répression aussi violente et efficace que celle pratiqué par les nations européennes naît une possibilité d’amnistie.  Les pirates qui acceptent de mettre fin à leur activité et de s’installer sur l'Île en tant que colons sont graciés. L’idée séduira, à tel point qu’un quart des pères de familles de l’époque sont probablement d’anciens pirates repentis.

 

En parallèle à la même époque, une deuxième vague de radicalisation des pirates voit le jour. Les hommes des mers, qui jusqu’alors régnaient en maître sur les sept mers deviennent de plus en plus violent en réaction à la répression. Les victimes de leurs activités, que sont les gouvernement et les marchands, lancent des campagnes de propagande pour décourager les personnes tentées de rejoindre le pavillon noir. Les pirates sont contraints d’enrôler de force, méthode jusqu’à présent seulement pratiquée dans certains cas, tel que le besoin de main d’oeuvre spécialisée. 

 

De cette répression sans merci verra le jour l’ultime ère de l’âge d’or de la piraterie, la plus sanglante de toutes, qui débutera autour de 1722. Les pirates n’hésitent alors plus à tuer, vengeant leurs frères condamnés à mort. Certains se suicideront en se servant de leur propre armes ou en coulant leur navire pour éviter de finir pendu.

 

L’âge d’or de la piraterie prend définitivement fin aux alentours des années 1730. La plupart des pirates ayant finit pendus ou s’étant simplement cacher des Royaumes. Les rois des sept mers ont finalement trouvé plus forts qu’eux, en se confrontant aux puissants royaumes européens.